samedi 19 décembre 2009


Et la pluie se mit à tomber et à nourrir enfin la terre !

Boum
Bam
Bim
Les trois autres nuages bleus se précipitèrent vers le sol aussi, et cette fois le monstre-gentil les attendit

Il le retrouva sur un arbre perché.
L'arbre était tout mouillé et Samo aussi

Un nuage s'était décroché du ciel.
Vite Samo partit à sa recherche

Soudain on entendit un gros boum. Les oreilles de Samo et Sama en vibrèrent d'effroi et ils aperçurent le monstre-gentil s'enfuir


Samo et Sama avaient beau courir derrière les nuages bleus, ils n'arrivaient pas à les rattraper, tous juste revenaient-ils mouillés et essoufflés.

Quelquefois ils s'amusaient à la ronde aux quatre nuages
un nuage
deux nuages
trois nuages
quatre nuages bleus

Mais les elfes veillaient aussi

Le Monstre-gentil n'était jamais trop loin

et Tata Timna aussi

Les nuages bleus, qui avaient la forme du doudou de Sama, étaient toujours mouillés.
Mama Samo surveillait ses petits , une serviette sèche toujours prête

Le cerf tout en broutant son herbe observait le spectacle derrière la grille du parc

Il jouait dans le ciel avec sa soeur Sama
Le raton laveur et le poisson, les têtes hors de l'eau si rare en cette saison, regardaient Samo et Sama courir derrière les nuages bleus

L'éléphant du pays de Samothrace


Il était une fois un éléphant qui habitait le pays de Samothrace

vendredi 6 mars 2009

samedi 31 janvier 2009

Synonymes



Couleurs et Myriam Kendsi sont des synonymes, on ne peut pas parler de son travail sans mettre ces deux mots côte à côte, en miroirs. La lumière est crue, les êtres et les objets n'ont pas d'ombres. Du jaune, du bleu, du rouge, du noir, des couleurs fortes sans concession, en tension parfois, elle les juxtapose, les marie, les affronte; aucune opposition n'est supprimée.

La forme est abstraite, conceptualisée avec des aplats de couleurs dont on ne devine le sens que bien plus tard et peut-être ne fait-on que l’apercevoir : la toile est complexe jamais linéaire, jamais évidente. Est-ce un corps de femme dans la visite de l’exposition, est-ce un sac qu’elle a à son bras, une tache noire sans merci et que dire de cette ceinture aux multiples facettes dans le collier de Mélanie, est-ce la ceinture nuptiale que l’on ceint pour protéger sa féminité dans certaines régions de la Méditerranée ?

Le bateau, l’archipel, rencontres, autant de titres qui nous indiquent le voyage mais, quel voyage Myriam Kendsi ? Celui de vos origines, celui de vos lectures, celui de vos amitiés, celui de vos rêves … Quelle est cette rencontre improbable ? Dans quel continent ?
Des forces solaires dans un espace exposé : voilà le parti pris !

Quel parcours autour de la toile ? Quel questionnement autour de tous ces corps féminins -Une femme à l’envers, le passage… la place de la femme dans ce monde si dichotomique de la Méditerranée -ou une enfance sans pair-père avec Embrasser sa mère? Que raconte l'enfant assis dans il était une fois, que dit le fantôme prés de la femme élégante ? La mort, la vie, l'arrachement ? Quelle est cette calligraphie nostalgique qui se fait récurrente au fur et à mesure des œuvres, ce temps qui ne laisse que les éclaboussures, les fissures, les fêlures ?

Multiples les interprétations et à la fois toutes justes peut–être, ou toutes futiles ? L’essentiel est le regard qui fait sens, car il nous renvoie à nous, à notre propre intimité et nous interroge !
C’est sa réponse, quand on essaie de franchir sa pudeur et qu’on la questionne, Myriam Kendsi. C’est sa générosité aussi, légère et joyeuse, comme ses couleurs !

Exigeante elle trace son chemin, laboure les signes, les répertorient pour mieux les effacer - palimpseste- elle les éclabousse, interroge la mémoire pour mieux s'en détourner, le passé ne l'intéresse que pour construire un à-venir !
Vagues à lames !

Mouvement ! Tel est le leitmotiv des tableaux kendsiens. Deux moments : au monde fixe, binaire, symétrique, succède la déflagration de l’abondance, du multiple. L’ambivalence s’élève en valeur contre tout arrimage. Qu'on largue les amarres ! Pour de lointains archipels sans nom. Le bateau enguirlandé de ses voiles dresse son mât, et sa proue vise déjà quelque galactique continent vierge où le sang ne doit rien au couteau. L'ancre répudie la corde, et les vents sont impatients. Se lâcher. C'est la fête de l'arrachement. Quitter quoi ? Tous les ventres. E les centres. Priorité donc aux passages douloureux et salvateurs. Naît-sens.
Myriam Kendsi peint l'étreinte avant le voyage. Et son étreinte est une parure de la blessure turgescente. Ereintante. Ephémère. Ses tableaux célèbrent l'éruption, l'érectile, l'envol, avant le fracas des aiguillons du désir sur l'écume des vagues à lames qui lapent le sang des laves. C'est pourquoi le pinceau se devait d'être franc dans l'arrondi généreux et la torsion des formes dansantes. Il crache à tout va. Eclaboussures. Eclats d'âmes qui tourbillonnent, frétillent, fusent et suintent de partout. Tout fulgure dans ce bal de couleurs qui rivalisent dans le chatoiement pour s'émanciper de la noirceur des murs. A-franchir.
Mais avant de mettre les voiles, les chaînes sont priées de raconter pour transmettre. Transmettre quoi ? "Il était une fois un faucon pèlerin qui s'est brouillé avec son bâton…". Oui, l’entrave guette toujours l’aile. Le voyage appelle la dé-rive. Voilà qu’une femme chavire. Se défait du collier nuptial. Tresses déliées, elle se mêle à la ronde. Vogue en larmes. Vers une improbable rencontre ?
Achour Ouamara


L'identité est un paradoxe